Camarade Charles Piaget
Je me souviens de la déclaration brutale de Pierre Mesmer, premier ministre, sur le perron de
l'Elysée « LIP, c'est fini » . Le projet des ouvriers de LIP de faire fonctionner leur entreprise de A
à Z par eux-mêmes (autogérée) était politiquement inacceptable. Cette idée ne risquait-elle pas de
faire des adeptes en France? Il fallait y mettre fin. Quoi de plus simple en la matière que de
procéder à des interpellations et perquisitions policières des salariés LIP, sur les routes et à leurs
domiciles pour mettre également la main sur ce qui était appelé le trésor de guerre, « selon moi,
plutôt trésor de survie ».
A cette même époque, syndicalistes CFDT et CGT Pays de Redon, nous vivions dans la crainte de
la liquidation de l'usine Garnier. Nos craintes étaient justifiées car des rapaces en col blanc
s'acharnaient à licencier et à dépecer.
Le dimanche 20 avril 1975, ce fut Garnier porte ouverte , avec pour slogan « Redon Vivra »
La population Pays de Redon avait massivement apporté son soutien et ses encouragements, sauf
les notables qui en avaient marre des manifestations Garnier.
Les pauvres, leur tranquillité était perturbée !
Pour cette journée historique, des militants CFDT LIP, dont Charles Piaget ainsi que les militants
de l'entreprise Le JOINT FRANÇAIS de Saint Brieuc avaient répondu à notre appel et étaient
venus nous soutenir et faire part de leur expérience dans leurs luttes.
C'était également la période de lutte intense avec occupation d'usine chez Réhault à Fougères.
Jean Blanchard